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Arte Povera

« Ceci signifie disponibilité et anti-iconographie, introduction d'éléments incomposables et d'images perdues venues du quotidien et de la nature. La matière est agitée d'un séisme et les barrières s'écroulent. »

Germano Celant,  à propos de l’émergence de l’Arte Povera.

Entretien de Daniel Soutif avec Germano Celant, Gênes, 13 septembre 1986

L’apparition d’un mouvement tel que l’Arte Povera n’est pas anodin dans un contexte où l’art se réinvente quant aux techniques utilisées. En effet, il s’inscrit à la suite du Land Art, d’un art “Antiforme” et de l’Art Conceptuel. Cette mouvance est en réaction à un art populaire devenu consommation dans les années 1950-1960 par un “contexte culturel dominé”* par les Etats-Unis (notamment avec le Pop Art et l'Op' Art). Les artistes souhaitent réinventer les exigences et la définition de l’Art grâce à des moyens plus abordables, dit “pauvres”. On parle alors d’un caractère irrécupérable des œuvres tant les matériaux suscite une éphémérité.

 

L’appropriation du terme “Arte Povera” est dû à Germano Celant, critique d'art renommé, revendicateur et défenseur du courant. Même si cette dénomination a suscité pour certains artistes des contraintes, on emploie couramment ce terme pour désigner le travail des artistes à Turin dès 1967. On traduit cette expression par "Art pauvre".

Germano Celant rapporte lui-même quant à l’emploi du terme : “De même que mettre un encadrement là où il ne devrait pas y en avoir, inventer un terme de ce genre est contradictoire. Les étiquettes sont terribles, les définitions deviennent odieuses au moment même où on les produit. […] L’invention d’un terme permet de coaguler toutes les forces et ma fonction a donc été de fournir une image à tous ces artistes. Cette image cependant, est négative par rapport à leurs individualités puisqu’en définitive, leur travail n’est pas généralisable. […] De même qu’en présence d’un fait à caractère de magma, on savait qu’il y avait un noyau, mais on ne réussissait pas à le pénétrer. […] Aujourd’hui, ce terme est devenu un terme historique. “**

 

L’Arte Povera est plus ressenti comme une façon de penser qu’un mouvement à part entière. On parle d'attitude chez les artistes. Les critiques développent peu à peu une définition théorique surtout suite à des expositions majeures dans lesquelles on ressent une volonté commune dans les thématiques abordées. La Troisième édition de la Biennale de Bologne en 1970 se porte garant quant à l’émergence de l’Arte Povera, de l’Art Conceptuel et du Land Art.

 

L’Arte Povera a volonté de se démarquer dans un position engagé, le recours à des techniques premières se veut pour “aller au-delà des limites sociales et des limites de classe”** tel le rapporte Germano Celant.

Ainsi le recours à des matériaux naturels, végétaux, minéraux se veut dans une volonté de retour à l’artiste créateur, aux œuvres malléables, le retour à un artisanat. La question du corps domine dans la représentation se confrontant notamment à la Nature. Dans cet esprit, l’Homme redevient  au coeur du questionnement de l’art et non plus l’objet.

*Laura Malvano, Université Paris IV,  dans l'article "Arte Povera" de l'Encyclopédie Larousse, le 15 septembre 2002

**Entretien de Daniel Soutif avec Germano Celant, Gênes, 13 septembre 1986

LES ARTISTES :

Giovanni Anselmo

Alighiero e Boetti

Pier Paolo Calzolari

Luciano Fabro

Jannis Kounellis

Mario Merz

Marisa Merz

Giulio Paolini

Pino Pascali

Giuseppe Penone

Michelangelo Pistoletto

Gilberto Zorio

GIUSEPPE PENONE ET L’ARTE POVERA


L’artiste Giuseppe Penone, un des membres importants de ce mouvement, ne montre que son appartenance à ce courant plus tardivement. En effet, de part ses origines italiennes ancrées dans une tradition familiale de l’agriculture. Son activité de sculpteur le singularise dans ces interventions. Le lien que forge Penone avec la nature est fortement imprégné dans ses ambitions. La nature lui évoque le temps, les changements, les formes ce qui émane une certaine beauté et vient en ambivalence avec l’Homme. L’être et le devenir de l’Homme ne sont plus que questionnement ultime pour l’artiste. Celui-ci se place comme indicateur de mouvement, il intervient à travers les cycles naturels afin de témoigner de ce temps et de l’altérité des matériaux.

 Giuseppe Penone : Albero – 1969/1970

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Giuseppe PENONE, Propagazione, Gravure à l'eau forte, H. 112 L. 76 cm, 2009 © Andy Curly                                                                                                                                             © 2017, Droits réservés ALC PT - Créé avec wix.com

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